Atelier Bruno Moret

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Eau : une rivière en résine polyester

Pour l'évocation des eaux de la Vézère coulant sous le viaduc du réseau des Eyzies, j'ai mis en œuvre une résine polyester transparente pour inclusions. Cette technique, exigeant une longue préparation permet d'obtenir un résultat très détaillé du lit de la rivière, avec les graviers en bordure, les éventuels bancs de sable affleurant ici ou là, sans oublier la végétation aquatique que l'on apercevra par transparence.

 

Comme on fait son lit…

La première étape consiste donc à reproduire les sols en bordure du lit de la rivière.

 



Pour cela, j'ai commencé par mettre en place une épaisseur de 2 à 3 mm de graviers grossiers Heki (1801), qui ont servi également de base pour un banc de sable disposé à quelques brasses du bord. J'ai ensuite plus ou moins recouvert ces graviers de terres et de sables fins, allant du brun sombre à l'ocre clair, disponibles chez GPP

 

 

La colle étant sèche, j'ai pu peindre le lit de la rivière dans une dominante brune assez foncée. En effet, les eaux de la Vézère, descendant du plateau des Mille-vaches, sont très souvent chargées le limon leur donnant cette couleur caractéristique.

 

 

La dernière étape dans la préparation du lit de la rivière, concerne la mise en place, en bordure, de quelques algues. Celles-ci sont réalisées en corde de chanvre teintée d'un mélange de colorants universels noir et jaune joncé, donnant un vert olive sombre tout à ait correct.

 

 

Cette végétation, longue de 3 ou 4 cm sera fixée par quelques points de colle vinylique à bois, en essayant de placer les fibres de façon à imiter les ondulations dues à l'effet du courant.

 

 

Ces divers éléments étant en place, il reste à disposer sur le bord des modules un carton qui retiendra la masse de coulée dans le lit devant la recevoir.

Il faudra d'ailleurs veiller à la parfaite étanchéité de ce dispositif, en soignant l'application des adhésifs, sinon, vous risquez de retrouver le lit à sec et la résine polymérisée aux pieds des modules !

 

 

 

… on la coule !

Après l'ensemble de ces travaux préparatoires, la coulée de résine sera réalisée en trois ou quatre couches, ne dépassant pas 3 à 4 mm d'épaisseur chacune. La résine utilisée est de type polyester transparente pour inclusions, disponible dans les grandes surfaces de bricolage.

 

 

Sachant que les eaux à reproduire devront être brunes, il est possible de teinter dans la masse la résine, avant l'incorporation du catalyseur, en utilisant des colorants universels, les mêmes ayant servi à mettre en couleur le chanvre imitant les algues.

Pour ma part, j'ai préféré appliquer les premières couches de résine sans colorant, et peindre ensuite la surface polymérisée à l'acrylique. Cette méthode permet de maîtriser parfaitement les couleurs du fond.

Quoi qu'il en soit, vous remarquerez dès l'application de la première couche de résine, que sa surface laissée au repos durant la phase de prise, présente l'aspect lisse et brillant d'une vitre, bien loin de reproduire les douces ondulations dues au courant.

Celles-ci seront donc évoquées au moment de couler la dernière couche, dont la résine sera laissée transparente.

 

 

La surface sera alors travaillée au pinceau à poils durs, dès le moment où la résine devient poisseuse. Il faudra revenir de nombreuses fois, durant la polymérisation, jusqu'à ce que la masse conserve les formes des vagues et des remous donnée par le travail du pinceau.

 

 

Lorsque la résine devient vraiment difficile à travailler, la polymérisation avançant, il est alors possible d'appliquer sur la surface quelques gouttes de catalyseur pur, qui vont figer la masse selon l'effet désiré.

 

 

Ce travail de surface ne doit pas être négligé, mais il prend beaucoup de temps. En effet, il faut intervenir régulièrement, environ toutes les demi-heures, jusqu'à la prise complète de la résine, qui peut demander trois ou quatre heures. Sinon celle-ci ne tardera pas à reprendre son aspect de vitre parfaitement lisse.

Au terme de ces travaux, il sera possible de revenir sur les bords de la rivière, afin d'en refloquer certaines zones. En effet, la résine à tendance à remonter par capillarité, en donnant un aspect beaucoup trop brillant au sable du rivage, même mouillé.

 



07/04/2010
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