Fournitures et matériaux
A l'image d'une perceuse qui ne sera d'aucune utilité sans ses mèches et ses forets, l'ensemble de ces outils devra être complété d'un assortiment de fournitures et d'une sélection de matériaux adaptés à nos besoins spécifiques : la construction de la charpente de notre réseau ou plus simplement de quelques modules.
Il est vrai qu'en ce domaine, une simple visite dans une grande surface de bricolage peut facilement donner le tournis, tant est vaste l'offre en la matière !
Mais en y réfléchissant bien, avons-nous véritablement besoin d'une telle pléthore ?
Et dire qu'il ne s'agit que d'une modeste, très modeste sélection de quincaillerie disponible dans les grandes surfaces de bricolage. Mais, avons-nous besoin de tout ? !
Heureusement non, et le panier moyen de l'amateur de trains peut se résumer plus modestement à la liste ci-dessous :
- des clous « tête plate », d’usage universel en acier doux.
Un assortiment de clous à tête plate adapté à nos besoin. Comment le savoir ? En fonction de l'épaisseur de la pièce à assembler : le clou ayant 2,5 à 3 fois la longueur de celle-ci.
- des clous « tête d’homme », utiles pour dissimuler les assemblages sous un enduit, grâce à leur tête de faible volume, après avoir enfoncé la tête à l'aide d'un chasse pointe.
Un assortiment de clous tête d'homme. La forme de la tête ne change en rien la règle à respecter pour déterminer la longueur du clou : 2,5 à 3 fois l'épaisseur de la pièce à assembler.
- des clous « cavaliers » qui permettent de maintenir de manière économique de petits torons de câbles électriques utilisés pour le câblage du réseau. Pour les torons importants, et cela arrive vite, il existe des solutions plus adaptées comme celles présentées brièvement dans le chapitre consacré aux outils des électriciens.
- des vis « tête fraisée » pour un emploi courant. Il faudra penser à réaliser à l’entrée de chaque trou une fraisure pour permettre l’encastrement de la tête de vis ou à défaut d'utiliser des rondelles cuvette. Préférez dans tous les cas les vis à tête Torx, en forme d'étoile à six branches, offrant un bien meilleur grip que les vis cruciforme, et permettant un travail efficace et rapide. Pour les longueurs, c'est comme pour les clous, prévoyez des vis ayant trois fois la longueur de la pièce à assembler.
Têtes visibles ou encastrées dans l'épaisseur du bois. C'est au choix. Pour les têtes fraisées, il faudra cependant réaliser une fraisure avant de visser.
Vous avez décidé, vous utiliserez des vis à tête fraisée. Parfait, mais lesquelles ? A tête fendue, à tête cruciforme, Torx ? Et de quelles longueurs ?
- des vis « tirefonds », qui permettent le serrage de force, notamment des pieds sur les charpentes. Mais on peut également utiliser pour cet usage de simples vis « mécaniques », avec rondelle et écrou.
- des écrous à planter ou des douilles à visser.
- Un assortiment de rondelles.
La colle fait naturellement partie des fournitures indispensable, mais ce sujet est abordé en détail dans le dernier chapitre de cet ouvrage.
Les rondelles peuvent être plates pour augmenter la surface de serrage d'un écrou, dentelée ou grower, présentant une coupure et déformée afin d'assurer un effet ressort empêchant tout desserrage accidentel ultérieur, ou encore cuvettes servant dans ce cas à recevoir des vis à têtes fraisées sans avoir besoin de pratiquer préalablement le fraisage du bois.
Finalement, notre sélection de quincaillerie adaptée au modélisme ferroviaire et à la construction d'un réseau modèle est bien limitée. Ce qui ne veux pas dire qu'il faille en négliger le rangement. Une petite caisse à casiers est bien adaptée pour cela et que de temps de gagné ensuite !
Les matériaux de construction
Traditionnellement, la construction des charpentes de réseaux fait appel au bois, principalement sous la forme de contre-plaqué, tasseaux, planches ou chevrons, rabotés ou non.
Tasseaux de différentes sections, contreplaqués, stratifiés, panneaux de particules, MDF, TOPAN... Encore une fois, le choix est vaste pour le modéliste. Mais que privilégier ?
- les contreplaqués : ces matériaux sont constitués d’un nombre généralement impair de minces feuilles de bois de placage, collées sous presse les unes sur les autres, en alternant à chaque fois le sens du fil du bois. Cette disposition garantie une structure homogène au matériau, en limitant notamment le gauchissement ultérieur de la surface.
Les contreplaqués sont disponibles en plusieurs qualités, qui correspondent à la nature du bois utilisé, mais surtout au type de colle employée pour lier les feuilles.
On distingue ainsi des panneaux destinés soit à être utilisés en intérieur, dans des milieux secs, soit pouvant supporter une humidité temporaire, ou enfin être utilisés à l’extérieur, résistants à l’eau et aux intempéries.
Ces panneaux existent naturellement en différentes épaisseurs, en général de 3 ou 4 millimètres pour les plus minces, jusqu’à 25 ou 30 millimètres pour les plus épais.
Alors, parmi toute cette gamme, que choisir ?
Il ne faut pas oublier que les réseaux sont en général implantés dans des pièces au climat difficile, garage, cave ou grenier. L’isolation et le chauffage ne sont pas toujours au meilleur niveau. En outre, nous utilisons bon nombre de produits humides lors de la construction proprement dite du réseau, pour le ballastage des voies ou la réalisation du relief en plâtre, notamment.
Ainsi convient-il d’être prudent en évitant les qualités inférieures, pour n’utiliser que des contre-plaqués résistants à l’humidité.
De la même manière, les épaisseurs de 8, 10 et 12 mm peuvent être considérées comme d’usage courant dans le cadre de nos besoins.
Les contre-plaqués existent en diverses qualités et dimensions. Préférez les qualités « marines » dites extérieures, résistantes à l'humidité. Car de l'humidité, il y en aura sur le réseau, et pas seulement consécutivement aux conditions météorologiques du moment : pensez à la colle utilisée pour la fixation du ballast, au plâtre employé pour l'évocation des reliefs, aux peintures...
- Les panneaux de particules : cette famille de matériaux est constituée, selon les fabrications, de copeaux, flocons ou fibres de bois, liés entre eux sous pression.
Ces agglomérés présentent en général une grande sensibilité à l’humidité et sont de structure friable.
Ainsi, malgré leur prix souvent beaucoup plus abordable que les contreplaqués, ces matériaux sont-ils à proscrire de notre domaine d’application. Par ailleurs, ces panneaux contiennent des quantités importantes de formaldéhyde dans les liants utilisés. Ces matières représentent un polluant dangereux classé parmi les matières cancérigènes.
Notons qu'il existe des panneaux de particules dites OSB, composés de lamelles de bois minces, longues et orientées. Ces panneaux, disponibles dans des épaisseurs allant de 6 à 25 mm, sont très utilisés dans le bâtiment, grâce notamment à leur excellente tenue à l'humidité. Ils ne sont pas pour autant mieux adaptés à nos besoins que les panneaux de particules, et présentent les mêmes réserves concernant le présence de formaldéhyde dans les liants.
A proscrire malgré leur prix, les panneaux de particules présentent une grande sensibilité à l'humidité. Vous allez me dire que vous ne laissez jamais, au grand jamais une éponge mouillée sur le plateau de votre réseau. Certainement, mais avez vous pensé au collage du ballast, à la colle blanche largement diluée à l'eau, au plâtre dont sont fait bon nombre de décor ?
Ce panneau de particules de qualité « extérieure» particulièrement résistante à l'eau présente cependant d'importantes déformations dues à l'humidité : gonflement de la structure passant de 16 mm à 19, caractéristiques le rendant impropre à notre usage.
Résultat d'une exposition l'humidité : désagrégation de la matière et déformations. Et vous voulez faire rouler vos trains dessus ?
- Les panneaux MDF : Plus connus sous la désignation de Médium, les panneaux de MDF sont constitué de fibres de bois et de sciure agglomérées à moyenne densité. Ils sont très lourds et sensibles aux chocs et à l'humidité. En outre, les liants utilisés sont généralement à base de résine urée-formol, produits allergènes potentiellement cancérigènes. Il convient d'ailleurs de se méfier particulièrement des poussières lors de la découpe ou du ponçage de ce matériau : port du masque obligatoire et ventilation du local.
Par contre, ils présentent l'avantage d'une surface très lisse, pouvant facilement se peindre avec une finition de grande qualité, sans avoir besoin d'enduire préalablement les surfaces et de les poncer.
Assortiment de panneaux MDF. Lourds et fragiles, ils ne représente qu'un intérêt limité en ce qui nous concerne.
- Les panneaux TOPAN : Ce sont en fait des panneaux de MDF dont le collage se fait sans adjonction de formaldéhyde. Ils sont de fait très utilisés dans les aménagements d'espaces public ou de magasins.
Ils possèdent également de bonnes caractéristiques à la résistance au feu.
Ce ne sont d'ailleurs pas leurs seules qualités, car ils peuvent facilement s'usiner, notamment en pratiquant des rainurages permettant de cintrer les panneaux afin de créer des courbes élégantes, jusqu'à un degré de cintrage important. Dans notre domaine, cette caractéristique sera utilisée pour former des bords de réseaux ou des fonds de décor.
Panneau de TOPAN rainuré : cher et fragile, mais idéal pour former le bord d'un réseau à la finition parfaite.
- Les bois : pour la réalisation de nos charpentes, nous utilisons des bois de différentes sections, carrelets, tasseaux, planches et autres chevrons.
Lors de l’achat, vous pouvez également choisir entre des bois rabotés ou laissés bruts de débit.
Ces derniers sont évidemment beaucoup moins chers. Si vous possédez un rabot, vous pouvez avantageusement procéder à cette opération par vous-même. Par contre, il est important de savoir que le rabotage d’une surface enlève de 5 à 6 mm de matière par face. Il faut donc en tenir compte lors de l’achat du bois brut.
En effet, les indications de dimensions données ici, sont comprises pour des bois rabotés. Précisons toutefois que ces dimensions ne sont données qu’à titre indicatif. En effet, selon les fournisseurs et les approvisionnements, les côtes peuvent varier légèrement et il n’est pas rare de trouver des sections de 28 x 28, ou 22 x 56, par exemple, qui peuvent alors remplacer sans aucun risque les sections de 30 x 30 ou 25 x 50 désignées ci-dessous.
- 30 x 30, cette section a été adoptée comme norme par la FFMF pour la réalisation des pieds des modules à l’échelle H0 et des supports d’éclairage. Mais elle peut aussi servir à la réalisation de chandelles de support de décor dans les charpentes plus élaborées à porteur en L,
- 50 x 50, cette section plus forte de carrelets servira à la réalisation des pieds pour les porteurs en L,
- 25 x 50, ce profil a été adopté comme norme par le FREMO pour la réalisation des pieds de ses modules. Il sera aussi utilisé pour constituer la table supérieure du porteur en L, ainsi que les chandelles de support des plates-formes et les entretoises de pieds,
- 25 x 75, cette section de bois servira à la réalisation des traverses réunissant entre eux les supports en L,
- 25 x 100, cette section plus forte sera employée pour la réalisation des traverses de grande portée, plus de 2 mètres ainsi que pour la réalisation des joues des porteurs en L.
Le bois de pin est l’essence que l’on trouve le plus généralement dans tous les magasins de fournitures pour bricolage.
Cette essence est parfaitement adaptée à la nature des travaux que nous allons réaliser. Il faudra cependant veiller au moment de l’achat, à rejeter tous les bois présentant un écoulement de résine, ainsi que des défauts d’alignement ou des nœuds.
Assortiment de carrelets, tasseaux et planches en bois de pin que l'on trouve généralement en longueur de 2 m à 2,50 m en grandes surfaces de bricolage.
Attention lors de l'achat : rejetez les bois présentant des défauts d'alignement, des écoulements de résine ou des nœuds qui sont autant d'amorces de rupture.
Les cornières métalliques et tiges filetées
On peut aussi utiliser avec succès d’autres techniques, comme la construction métallique à base de cornières perforées. La structure ainsi réalisée, s’assemble véritablement comme un Meccano, par écrous et boulons.
L’ensemble doit toutefois être fortement entretoisé afin de compenser la faible tenue à la torsion de ce genre de profilés et d’assurer une structure stable à l’ensemble.
Le choix entre les deux modes de construction, tout bois, ou mixte, charpente métallique et tables de roulements en bois est surtout dicté par une question de préférence personnelle, pour ma part, j’utilise uniquement le bois !
Les cornières métalliques nous renvoient au cher Meccano de notre enfance. Si ce jeu de construction fut le plus célèbre, d'autres firmes ont proposé des jeux de ce type, comme JEP, MARKLIN ou ici TRIX.
Qui dit cornières métalliques dit vis, tiges filetées, rondelles et écrous, comme ici avec un assortiment en M 8, dimension largement suffisante pour la réalisation de rampes hélicoïdales sur nos réseaux !
Qui dit cornière métalliques ou tiges filetées, dit utilisation d'une scie à métaux. Il convient dans le cas de la découpe des tiges de les serrer dans un étau équipé de protèges mors en caoutchouc afin de ne pas écraser les filets et de rendre impossible ensuite l'assemblage.
Vous pouvez également utiliser une scie électrique spécialisée dans cette tâche, comme celle présenté dans le chapitre précédent.
Un bel exemple de construction mixte, structure bois et tiges filetées pour la réalisation d'une rampe hélicoïdale.