Atelier Bruno Moret

Atelier Bruno Moret

Pinceaux et aérographes

 

 

Vous venez d'achever le montage de votre modèle préféré. Il vous faut maintenant le peindre.
La clé du succès passe naturellement par un choix d'outils et de produits de qualité, et le respect de quelques règles simples, qui paraissent parfois bien fastidieuses aux débutants. En effet, la peinture est une opération plus longue que difficile, où chaque étape est importante et ne doit pas être négligée sous peine d'échec.

 

Les outils du peintre : le pinceau
Le pinceau est le véritable outil de base du peintre. Il en existe donc une très grande variété, et certaines gammes proposent plusieurs centaines de références différentes à leur catalogue. Il faut donc opérer une sélection afin de constituer un assortiment aux caractéristiques parfaitement adaptées à la nature spécifique de notre travail de maquettiste.

Un pinceau se caractérise essentiellement par la nature du poil, naturel ou synthétique ; la série, qui détermine la forme de la touffe et la numérotation précisant son volume. Attention toutefois, ces numéros ne sont pas standardisés et varient donc d'un fabricant à l'autre.

 

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Brosses plates ou rondes, pinceaux, en poils naturels ou synthétique, le choix est vaste ! Et l'on peut facilement se tromper. Le critère principal reste la qualité du poil. C'est d'ailleurs ce qui fait le prix d'un pinceau et conditionne son usage. Dans ce domaine, pas de miracle, un pinceau de qualité est un pinceau cher !

 

Le poil, naturel ou synthétique
La nature du poil est certainement l'élément le plus important du pinceau, définissant son utilisation, et son prix. Ainsi, l'épaisseur, la rigidité et la ramure simple ou multiple permettent de classer les poils en 3 catégories :

 

  • Les poils fins, martre, putois, petit gris et oreille de bœuf, à ramure unique, conviennent parfaitement au travail des matières légères, aux peintures fluides et bien diluées.

- Le poil de martre, représente le véritable haut de gamme en la matière grâce à ses incomparables qualités de souplesse et de nervosité, autorisant la touche la plus précise. Dans notre domaine, les pinceaux en poil de martre sont parfaitement adaptés pour les travaux les plus fins de mise en couleur des détails, de retouches ou la peinture des filets, mais ils sont aussi remarquables pour la mise en couleur de surfaces plus importantes. Le prix seul en limite alors l'usage.

- Le petit gris, dont le poil un peu moins nerveux que la martre provient de la queue d'un écureuil, donne cependant des pinceaux d'excellente qualité pour un usage général, y compris pour les travaux fins. C'est un bon compromis en ce qui concerne le rapport qualité/prix.

- L'oreille de bœuf, est un poil plus grossier, mais bon marché

 

  • Les soies de porc, sont disponibles sous l'appellation "beau blanc extra" pour les meilleures, "beau blanc" et "demi-blanc" pour les qualités inférieures. Ces poils à ramure multiple sont particulièrement adaptés au travail des couleurs en pâte pour l'huile, la gouache ou l'acrylique, mais ne conviennent pas dans le domaine spécifique de la décoration des kits.

 

  •  Les poils divers, blaireau, mangouste ou poney, à ramure multiple ainsi que les poils synthétiques sont absolument à rejeter.

 

L'assortiment de base :
Un assortiment de base pourra comprendre les pinceaux suivants:

- Pour un usage général avec des peintures glycéros : pinceaux RAPHAEL série 835 en petit gris pur numéros 2, 6 et 10

- Pour les détails très fins et la retouche avec des peintures glycéros : pinceaux RAPHAEL série 8400 à sortie ultra courte en martre numéros 00 et 1

- Pour les détails très fins et les filets avec des peintures glycéros : pinceaux RAPHAEL série 8408 en martre numéros 00 et 1, ou ROWNEY série 40 en martre numéros 00 et 1

 

 

 

372.JPG Mise en peinture d'un parc à ferraille moulé en résine. La première étape consiste à appliquer la teinte de base, dans le cas présent du Railroad Tie Brown disponible chez Polly Scale au pinceau rond petit gris.

 

 

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 L'application de la terre à décor sur la peinture de base encore fraîche se fera à la brosse plate en poil synthétique. Pour ce genre de travail, nul besoin d'utiliser une brosse en poil de martre !

 

 

 

 

374.JPG L'estompe de l'ensemble se fera à la brosse ronde en soie de porc dont les poils à ramure multiples sont particulièrement bien adaptés à ce travail. On constatera pour conclure, que la décoration de ce modeste modèle en résine ne peut se faire à l'aide d'un seul et unique pinceau. Il convient véritablement d'adapter l'outil au travail à réaliser.

 

 

 

 

L'entretient des pinceaux :

 Les pinceaux sont des outils chers, ainsi convient-il de les entretenir avec le plus grand soin en respectant les règles suivantes : 

- Après l'achat d'un pinceau, et avant la première utilisation, déliez la touffe à l'eau et au savon de Marseille pour éliminer toute trace d'adhésif maintenant en place les poils.

- Ne jamais se servir d'un pinceau pour mélanger la peinture.

- Ne jamais laisser sécher la peinture sur un pinceau.

- Nettoyez le pinceau aussitôt après utilisation avec le diluant approprié, mais n'y laissez jamais le pinceau tremper longtemps, les diluants sont toujours agressifs.

- Poursuivre par un lavage à l'eau et au savon de Marseille, jusqu'à obtenir une mousse parfaitement blanche, preuve d'un nettoyage complet en profondeur.

- Finir par un rinçage méticuleux à l'eau claire avant de remettre en forme la touffe.

- Ne jamais laisser un pinceau reposer sur sa pointe, sous peine de déformations irréversibles. Rangez le plutôt la touffe en l'air dans une boite fermant si possible hermétiquement.

 

 

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Un pinceau de qualité peut durer très longtemps, mais son espérance de vie sera naturellement fonction du soin apporté à son usage et à son entretient. Après un premier nettoyage au diluant approprié, terminez systématiquement par un lavage à l'eau et au savon de Marseille, en frottant doucement et longuement sur la paume de la main.

 


L'aérographe
L'aérographe est un instrument de très haute précision qui permet d'obtenir un fini d'un niveau professionnel inaccessible au pinceau grâce à une vaporisation fine et régulière de la peinture. Il permet aussi de réaliser les patines les plus fines par l'application de voiles de peinture translucides.
Son utilisation exige du soin et de la rigueur, mais ce sont finalement des qualités propres à tout modéliste.

 

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Un bel assortiment d'aérographes de différents types PAASCHE, AZTEC, BADGER. Mais quelle que soit la marque, un aérographe est un outil de précision, délicat et très exigeant en maintenance et entretient. Et même parfaitement entretenu, vous ne serez pas à l'abri de quelques « ratés » de fonctionnement !

 

 

Simple ou double action ?
Un aérographe peut être à simple ou à double action. Avec un modèle simple action, vous ne pouvez jouer que sur le débit d'air grâce à la gâchette de commande. Le débit de peinture étant réglé à part avant de peindre.

Avec un modèle double action, une commande unique permet le réglage des débits d'air et de peinture.  En appuyant sur la gâchette, on règle le débit d'air, en tirant la gâchette vers l'arrière, on règle très précisément le débit de peinture. Ces deux actions sont totalement indépendantes l'une de l'autre et peuvent se combiner au gré de l'utilisateur.
Les appareils à double action sont plus chers, mais aussi beaucoup plus souples à l'utilisation et permettent un contrôle parfait du mélange air/peinture.

On trouve chez AZTEK un aérographe à simple action à environ 50 €, idéal pour débuter. Ensuite, l'expérience venant, vous pourrez investir dans un modèle à double action, à buses interchangeables qui sont des appareils à la précision réellement stupéfiante. La firme PAASCHE avec les séries V et VLS propose d'excellents modèles pour une gamme de prix comprise entre 150 et 200 €, sans oublier tout un assortiment de pièces détachées garantissant ainsi la maintenance des appareils.

 

 

 

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Un fin voile de suie est déposé à l'aérographe dans cette cheminée auvergnate reproduite à l'échelle 1:12ème. Ce type de travail est impossible à mener à bien au pinceau, tout comme l'application d'un film fin et sans défaut recouvrant une locomotive !

 

 

 

Les sources d'air
Un aérographe ne peut fonctionner sans une source d'air. Il en existe de deux sortes. Les bombes aérosols et les compresseurs.
Si les premières semblent pratiques, et d'un faible coût initial, l'usage prouve en fait le contraire. Ces bombes ne permettent qu'un travail intermittent et reviennent finalement très cher en se vidant très rapidement. Une bombe ne permettra pas de peindre plus d'une locomotive à vapeur et son tender par exemple. De plus, le débit d'air décroît proportionnellement avec l'usure de la bombe, et donne une qualité de pulvérisation très irrégulière, incompatible avec un travail soigné. L'utilisation de ces bombes peut se justifier à la rigueur avec un aérographe type AZTEK, comme première expérience et en attendant l'achat d'un compresseur.
En effet, seule l'utilisation d'un compresseur révélera finalement toutes les possibilités de votre aérographe, même bas de gamme.  
Les compresseurs à membranes continus sont les moins chers, on en trouve à partir de 130 €, mais l'absence de cuve entraîne un débit d'air saccadé qui réduit leur utilisation à de petits travaux, d'autant qu'ils ont la fâcheuse tendance à produire rapidement un air humide. L'arrivée de fines gouttelettes d'eau à la surface de votre modèle en cours de peinture est alors une véritable catastrophe.
Les compresseurs à cuve sont donc assurément les meilleurs, et justifient pleinement un investissement compris entre 300 et 430 € pour des modèles parfaitement adaptés au travail de l'aérographe, comme les modèles proposés par JF.air.
Dans ce cas, un compresseur silencieux de type réfrigérateur alimente en air un réservoir de 1 à 5 litres suivant les modèles et maintient automatiquement une pression interne d'environ 8kg/cm². C'est cette réserve d'air qui alimente alors l'aérographe avec un rapport débit/pression constant et réglable en fonction des différents travaux à réaliser.
Il existe aussi des appareils de même type, plus bruyant, mais beaucoup plus abordables, comme les modèles PRODIF disponibles à partir de 150 €.
Quoi qu'il en soit, il est donc préférable dans le cas d'un premier équipement d'investir dans l'achat d'un compresseur à cuve et d'un petit aérographe simple effet, plutôt que dans un aérographe à double effet piloté par un compresseur bas de gamme à membrane, ou des bombes.

 

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 Les bombes d'air étant totalement à proscrire, l'investissement dans un compresseur est obligatoire. Préférez toujours un modèle à cuve assurant une réserve tampon, et doté d'un réglage fin de la pression de sortie de l'aire, nécessaire afin d'adapter celle-ci aux travaux à réaliser.

 

 

La cabine de peinture
Dans le cas de l'utilisation d'un aérographe, il est pratiquement nécessaire de se doter d'une cabine de peinture, ou d'une hotte aspirante. En effet, l'aérographe disperse un important brouillard de peinture et de solvant dont les fines particules sont tout aussi nocives pour les bronches de l'opérateur que pour le modèle en se déposant à la surface encore humide de la peinture fraîche.
Il existe dans le commerce des hottes parfaitement efficaces, mais il est aussi possible de réaliser soi même cet équipement en contreplaqué, en utilisant comme système d'aspiration/filtration un simple aspirateur domestique.
La cabine de peinture devra être complétée par un outillage de service dont la fonction sera d'assurer le maintient des pièces durant les opérations de peinture, jusqu'à leur complet séchage. En ce qui concerne ces accessoires, le bon sens et l'expérience devront vous guider. En effet, chaque pièce à peindre exige un montage spécifique, souvent même un ordre de peinture particulier. Il est alors difficile de prévoir une fois pour toutes des outils de maintient vraiment universels. Nous sommes ici au royaume du fil de fer !

 

 

La cuve à ultrasons
Le fonctionnement correct d'un aérographe exige un nettoyage régulier et approfondi avec un démontage complet de l'appareil à chacune de ses utilisations.
La cuve à ultrasons permet d'effectuer ce travail d'entretien simplement et efficacement. Cet appareil est constitué d'une cuve en inox contenant un mélange d'eau et de liquide vaisselle. Un quartz placé sous la cuve va générer des ultrasons provocant un mouvement vibratoire des molécules d'eau qui va permettre un nettoyage en douceur, sans abrasion, ni aucun risque de détérioration du matériel plongé dans la cuve. Les opticiens se servent d'ailleurs de cette technique pour le nettoyage des lunettes.
La cuve sera aussi très utile pour le nettoyage des modèles, en permettant par exemple d'éliminer toute trace de flux de soudure dans les plus infimes recoins du modèle, souvent inaccessibles autrement.
On trouve maintenant ce genre d'appareil à partir de 120 € environ.

 

 

La sableuse
La sableuse fonctionne sur le même principe qu'un aérographe, mais projette une fine poudre d'oxyde d'alumine très abrasive. Son utilisation principale dans notre domaine sera la préparation des surfaces à peindre, notamment pour les modèles en laiton qui posent les plus graves problèmes d'accrochage et de tenue des peintures.
Le sablage des surfaces réalisera alors un véritable déglaçage qui complétera très efficacement le travail de ponçage. La tenue des peintures en sera considérablement améliorée. Le sablage permet aussi de nettoyer les surfaces, de décaper une vieille peinture, ou d'araser une soudure.
Le PAASCHE AEC ERASER, pour un prix de l'ordre de 100 €, est certainement la machine la plus adaptée à nos besoins.

Le principal problème à résoudre en ce qui concerne l'utilisation de ce matériel réside dans l'importante poussière abrasive dispersée lors de la manipulation. Dans ce cas, la cabine de peinture ne peut plus faire face. D'autre part la poudre d'oxyde d'alumine utilisée comme abrasif coûte cher, plus de 20 € le litre. Il est alors intéressant de pouvoir la récupérer.
Il faudra donc réaliser une sorte d'aquarium muni d'un couvercle étanche monté sur charnières sur sa partie supérieure, et dot‚ de deux ouvertures en façade pour le passage des mains. L'étanchéité sera réalisée par des gants, et par des joints réalisés dans une chambre à air de voiture, collés sur le plexi de la façade. Il ne restera plus alors qu'à réaliser un perçage pour le tuyau d'alimentation en air de la sableuse et vous voilà doté d'un équipement parfaitement efficace pour vos travaux de sablage permettant en outre de recueillir la poudre abrasive pour une nouvelle utilisation.

 

 

 

 



08/04/2008
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