Atelier Bruno Moret

Atelier Bruno Moret

Principes de base de la signalisation ferroviaire

 

 

 

En réalité, le rôle de la signalisation est double. Elle doit permettre l'écoulement le plus rapide et le plus fluide possible des convois sur une ligne, en assurant l'espacement des trains.
C'est le rôle du Block, toujours très difficile, voir impossible à évoquer sur les réseaux modèles où le développement des sections de pleines voies ne permet pas le découpage en cantons de longueur suffisante.  
Mais la signalisation doit également assurer la protection des convois et donner toutes les informations nécessaires au mécanicien lors de ses manœuvres en gare.
Dans ce domaine par contre, le modéliste aura tout intérêt à transposer de manière simple quelques règles de base, en adaptant la réalité à ses propres besoins.
Même sur les plus petites installations, l'implantation d'une signalisation simplifiée augmentera les possibilités de jeux, en plaçant l'amateur qui «conduit» son train, devant l'obligation de respecter les indications fournies par les signaux, tout en constituant un élément de décor ferroviaire intéressant.

 


On remarque à la sortie de la gare des Eyzies, côté Périgueux, le sémaphore du block manuel, le TIV de protection des aiguilles, ainsi que les armoires à relais et les crocodiles. Tous ces éléments de signalisation contribuent au réalisme du réseau.

 


Signaux mécaniques ou lumineux ?
Il existe deux grandes familles de signaux, les mécaniques, datant de l'origine des chemins de fer, et les lumineux, beaucoup plus récents.
Aujourd'hui, les deux systèmes sont encore présent sur le réseau SNCF, mais les indications qu'ils donnent sont évidemment les mêmes.
Les signaux mécaniques présentent un double aspect, signalisation de jour par cocardes mobiles visibles lorsque le signal est fermé, et de nuit par feux lumineux. Les signaux lumineux présentent quant à eux de jour comme de nuit les feux de nuit des signaux mécaniques correspondants.

 


La SNCF développa quant à elle une signalisation mécanique d'un type unifiée, comme cette splendide potence en gare d'Ussel.

 

 


La signalisation lumineuse en gare de Chalindrey...

 

 


 


Les signaux d'arrêt : carré, carré violet et sémaphore

Le carré fermé présente, le jour, une cocarde à damier rouge et blanc, de forme carrée ou rectangulaire ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, deux feux rouges sur une ligne horizontale ou verticale.
Le carré fermé commande au mécanicien l'arrêt avant le signal, et assure la protection des aiguilles de bifurcation, d'entrée et de sortie de gare sur voies principales.

 

 


La signalisation mécanique constitue un héritage des anciennes compagnies, nationalisées en 1938 avec la création de la SNCF. Ainsi, ce signal combiné carré et avertissement, présent en gare de Coutances en 1995, est typique des installations de l'ancien Réseau de l'Etat.

 


Le carré violet fermé présente, le jour, une cocarde violette, de forme carrée ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, un feu violet.
Le carré violet fermé commande au mécanicien l'arrêt avant le signal, et assure la protection des aiguilles sur voies de service ou les manœuvres effectuées sur voies principales.


 


Ce carré violet type Etat assure la protection des voies de services en gare de Coutances.

 

 


Carré violet en gare de Blaisy-Bas. Les deux flèches indiquent que deux voies sont concernées par ce signal.


Le sémaphore fermé présente, le jour, une aile rouge étendue horizontalement ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, un feu rouge.
Le sémaphore fermé commande au mécanicien l'arrêt avant le signal, et assure la fonction d'espacement des trains sur le Block.
Cependant dans certaines conditions, le mécanicien peut être autorisé à franchir un sémaphore fermé et avancer en marche à vue.





Signal d'avertissement

Les signaux d'arrêt situés sur les voies principales sont, en principe, annoncés à distance par des signaux d'avertissement.
En voie unique, le signal d'avertissement peut être utilisé pour annoncer un signal d'arrêt à main placé au voisinage du point d'arrêt habituel des trains en gare, ainsi que pour annoncer un TIV (Tableau Indicateur de Vitesse) de rappel 30 ou 40 implanté au droit de l'aiguille d'entrée.
L'avertissement fermé présente, le jour, une cocarde jaune en forme de losange ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, un feu jaune.
L'avertissement fermé commande au mécanicien d'être en mesure de s'arrêter avant le ou les signaux d'arrêt annoncés, carré ou sémaphore.
Sur voie unique, l'avertissement fermé commande au mécanicien après s'être conformé le cas échéant à l'indication donnée par le TIV d'entrée, de s'arrêter obligatoirement en gare.
En signalisation lumineuse, l'avertissement peut être présenté sur l'ensemble des panneaux existant, sauf le carré violet.


 



Disque rouge

Le disque rouge fermé présente, le jour, une cocarde circulaire rouge ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, un feu rouge et un feu jaune sur une ligne horizontale ou verticale.
Le disque fermé commande au mécanicien de se mettre aussitôt que possible en marche à vue, et d'observer celle-ci jusqu'au point protégé par le disque, puis de marquer l'arrêt.


 


Typique des installations de l'ancienne compagnie des chemins de fer de l'Est, cet ensemble disque - avertissement est implanté sur deux mâts côte à côte.

 


Ralentissement et rappel

Les aiguilles en pointe qui ne peuvent être franchies en voie déviée qu'à la vitesse maximum de 30 km/h sont normalement  précédées d'un signal de ralentissement, à distance (Ce signal peut toutefois être remplacé par un signal d'avertissement) et un signal de rappel de ralentissement, combiné avec le signal d'arrêt qui précède l'aiguille.
Si cela est nécessaire, l'emplacement de l'aiguille est repéré par un chevron non éclairé la nuit.
Le ralentissement  fermé présente, le jour, une cocarde jaune, triangulaire, pointe en haut ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, deux feux jaunes sur une ligne horizontale.



Le rappel fermé présente, le jour, une cocarde jaune, triangulaire, pointe en bas ; la nuit, ou s'il s'agit d'un signal lumineux, deux feux jaunes sur une ligne  verticale.
Le ralentissement et le rappel fermés commandent au mécanicien de ne pas dépasser la vitesse de 30 km/h au franchissement de l'aiguille.
En signalisation lumineuse, le clignotement des feux du ralentissement et du rappel commande au mécanicien de ne pas dépasser la vitesse de 60 km/h au franchissement de l'aiguille.







Sur un réseau miniature de petite dimension, le ralentissement et son rappel pourront être  implantés à 50 cm l'un de l'autre. Sur des réseaux plus importants, cette distance sera portée à 80 cm voir 1 mètre, valeurs données pour l'échelle H0.
Mais ces valeurs sont finalement totalement arbitraires, et sans aucune référence à la réalité, où une distance réduite entre deux signaux représente au moins 500 mètres, soit 5,75 m en H0, impossible à respecter en miniature.

 


Tableaux Indicateurs de Vitesse limite, TIV

Les aiguilles en pointe qui ne peuvent être franchies en voie déviée qu'à la vitesse maximum de 60, 70... km/h sont normalement précédées de deux TIV mobiles, éclairés la nuit.
Un TIV à distance, en forme de losange, à chiffres noirs sur fond blanc, muni d'un crocodile et un TIV de rappel, de forme carrée, à chiffres blancs sur fond noir, implanté au droit du signal d'arrêt qui précède l'aiguille.
Les parties de voies ou les aiguilles sur lesquelles une limitation permanent de vitesse doit être observée, sont normalement précédées d'un TIV fixe, à distance, à chiffres noirs sur fond blanc, éclairé la nuit.
Ce tableau est en forme de losange lorsqu'il est muni d'un crocodile, ou de forme carré dans le cas contraire.
Lorsque cela est nécessaire, l'origine et la fin de la partie à franchir à vitesse limitée sont indiquées par des pancartes Z et R non éclairées la nuit.


Tableau Indicateur de Vitesse 30 km/h, de forme losange, doté d'un crocodile.

 


Indicateurs de direction

Certaines aiguilles en pointe sont munies d'un indicateur de direction, implanté au droit ou avant l'aiguille.
L'indicateur de direction mécanique comporte des ailes superposées, en nombre égal à celui des directions, de couleur blanc bleuté, et pouvant présenter, la nuit, chacune un feu blanc. Il présente au mécanicien, le jour, des ailes inclinées ou horizontales ; la nuit, des feux blancs ;
Le nombre des ailes inclinées, ou des feux, correspondant au numéro d'ordre, à partir de la gauche, de la direction donnée.
L'indicateur de direction lumineux est constitué par un panneau spécial qui présente, le jour comme la nuit, des feux blancs disposés horizontalement dont le nombre correspondant au numéro d'ordre, à partir de la gauche, de la direction donnée.


Les tableaux à inscriptions

Le tableau Y indique au mécanicien qu'il va aborder une aiguille en pointe, bifurcation, entrée directe sur voie de service...
Le tableau BIF indique au mécanicien qu'il va aborder une bifurcation en talon.
Le tableau G indique que la direction correspondante est une voie de service.
D, DEP ou DEPOT, indique que la direction correspondante est une voie de dépôt.
HEURTOIR à...mètres, VI ou IMP indique que la direction correspondante est une voie en impasse.
S commande au mécanicien de siffler.


En gare du Buisson-de-Cadouin, ce combiné type PO présente le carré, l'avertissement, un TIV 30 et un panneau Z.

 


Un exemple d'implantation

Je vous propose de retrouver la gare d'Ennecourt, réalisée par Vincent Burgun, afin d'en étudier la signalisation, proposée en versions mécanique et lumineuse.
Cette gare, de modestes dimensions, peut se retrouver à l'identique sur de nombreux réseaux d'amateurs. Elle est composée d'une double voie, sur laquelle s'embranche une ligne à voie unique et d'une voie de débord.
En version mécanique, l'entrée de gare sur voie 1 est protégée par le signal combiné n°1, portant indications carré, avertissement et rappel de ralentissement.
Le même signal se retrouve à l'entrée de gare voie 2.
Quatre carrés, disposés sur voies principales, et un carré violet sur la voie de débord, complètent les installations.

 
 

 


Le rôle de chaque signal
Notons tout d'abord que l'ensemble des panneaux d'un signal combiné ne sera pas présenté en même temps au mécanicien.
Ainsi, le carré du combiné n°1 protège l'entrée de gare, par exemple si un train stationne à quai. Dans ce cas, l'avertissement et le rappel de ralentissement seront effacés, les cibles étant parallèles à la voie.
Si le carré est également effacé, le combiné indique voie libre, et le train passera en vitesse sans arrêt en gare.
L'avertissement présenté indique au mécanicien que le carré suivant est fermé, dans ce cas il s'agit du carré 1 protégeant la voie de débord.
Le rappel de ralentissement indique au mécanicien de réduire sa vitesse à 30 km/h au  franchissement de l'aiguille déviée vers la voie unique.
Le combiné n°3, protégeant l'entrée de gare sur la voie unique ne présente pas de rappel de ralentissement, puisque l'entrée en gare se fait nécessairement sur voie directe.
Les carrés disposés en bout de quai dans le sens de circulation commandent l'arrêt des trains, lors de la desserte de la gare, et protègent celle-ci lors des manœuvres.
Le carré violet assume cette tâche sur la voie de débord.

Dans le cas d'une signalisation lumineuse, une même cible présente plusieurs indications. Ainsi les combinés 1 et 2 sont-ils remplacés par un panneau G, alors que le combiné 3 et les carrés 1 à 4 sont remplacés par des panneaux B à quatre feux, portant indications carré, avertissement et voie libre.


Sur le réseau d'Ennecourt, Vincent a reproduit sur ses voies de débords un chantier de stockage de signalisation temporaire, utilisée lors de travaux en ligne. Un bel exemple de décor sur le base de la signalisation !

 



07/01/2007
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